Conséquences de la fin du cours plancher EUR/CHF

Le jeudi 15 janvier 2015 a été une journée particulièrement mouvementée sur le marché des devises, le forex.

Vers 10h30, la Banque Nationale Suisse (BNS) a annoncé la fin du cours plancher entre l’euro et le franc suisse qui était en place depuis le 6 septembre 2011.
Depuis plus de 3 ans, la paire EUR/CHF n’était pas passée sous les 1,2 CHF pour 1 euro.
Suite a cette annonce surprise, le cours de l’euro a chuté de près de 15% par rapport au franc suisse en quelques secondes. Les transactions ont même été interrompues chez de nombreux brokers forex pendant quasiment 1 heure.
Les brokers n’ayant pu déboucler les positions de leurs clients, plusieurs se retrouve en situation de faillite.
Alpari UK et ExcelMarkets ont fait faillite alors que FXCM doit près de 225 millions de dollars à ses clients.
La fin du cours plancher aura également un impact non négligeable sur l’économie suisse dont la balance commerciale excédentaire était protégée par cet amarrage à l’euro et sur les particuliers et sociétés qui ont pris des emprunts libellés en francs suisse.

Graphique du cours EUR/CHF
Graphique du cours EUR/CHF

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Critique du livre Qui va payer la crise ? de François Lenglet

François Lenglet est l’un des chroniqueurs économiques les plus médiatisés car il explique simplement, à l’aide d’images, des situations et des concepts économiques qui paraissent complexes pour la majorité des personnes.

On retrouve cette force de vulgarisation dans le livre « Qui va payer la crise ? » qui traite la crise européenne.

« Qui va payer la crise ? » est un bon résumé de la chronologie du « sauvetage de l’euro » et de ses ratés : découverte de l’endettement de la Grèce, interventions du FMI et de la troïka, mesures d’austérités, allongement des durées de remboursement des obligations grecques, défaut partielle de la Grèce, création du FESF, du MES, interventions exceptionnelles de la BCE etc.

Le contexte et les enjeux de chaque décision des « sommets de la dernière chance » y sont expliqués et on comprend facilement pour quoi rien n’a marché puisque chaque décision avait un cran de retard sur la réalité.

On retrouve quelques références historiques croustillantes, comme le fait que se soit déjà la Grèce qui ait provoqué la fin de l’Union monétaire latine en (1865-1927).

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Comment Georges Soros a détruit l’ancêtre de l’Euro

La fin de l’euro serait-elle vraiment un scénario inédit ? Entre 1979 et 1992, un système monétaire avait déjà été mis en place entre les principaux pays européens (Allemagne, France, Angleterre) pour lier leurs monnaies.

Le Système Monétaire Européen (SME) a pris fin suites aux attaques du hedge fund de Georges Soros sur le marché des changes.
En prenant des positions baissières de plusieurs milliards contre la livre sterling, Georges Soros a forcé la Banque d’Angleterre a sortir du Système Monétaire Européen ce qui lui a valu le surnom de « l’homme qui a fait sauter la Banque d’Angleterre ».

Comment Georges Soros a réussi a faire couler la livre sterling et le Système Monétaire Européen, ancêtre de l’euro ? a engendrer des milliards de plus-value ? un tel scénario peut-il se reproduire avec l’euro ? c’est ce que nous allons étudier dans cet article.

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Edouard Carmignac critique Jean-Claude Trichet, président de la BCE

Jean-Claude Trichet vient aujourd’hui de présider sa dernière réunion en tant que président de la Banque Centrale Européenne (BCE).

Edouard Carmignac, président et gérant du célèbre fonds d’investissements CARMIGNAC GESTION en a profité pour envoyer une lettre à Jean-Claude Trichet en lui prodiguant quelques derniers conseils.

Quelques conseils :

  • Baisser les taux directeurs de la BCE de 1,5% actuellement à 0%
  • Déclarer que la BCE est prête à racheter sans limite les dettes des pays en difficulté de la zone euro.

Voici le contenu de la lettre de l’investisseur français Edouard Carmingnac :

Dear Sir,
Farewell, you certainly won’t be missed! During your career you will have dealt a fatal blow to the French industry with your strong franc policy in the 90s, deepened the impact of the 2008 crisis by underestimating its scale and, more recently, endangered the euro with ill-considered rate hikes and clearly inadequate support for the debt of weakened European countries.
Tomorrow, you will chair the ECB council meeting for the last time. This will be your last chance to leave on a positive note. May I thereby bring forward the following proposals for your consideration:
– cut the ECB’s key interest rate to zero. Immediately lowering the entire eurozone interest rate’s burden by 1.5%, would provide a welcome boost, in particular, to the weakest member states. It would also have the advantage of helping to fight the euro’s overvaluation, which has been crippling exports for nearly five years.
– make a declaration of intent to purchase unlimited amounts of distressed countries’ sovereign debt without sterilising these interventions. To prevent any abuse, you could enforce that once the Bank’s total purchases exceed a given percentage of a country’s GDP, the country concerned would be required to follow an IMF structural adjustment programme. Giving the ECB a heightened role on the sovereign debt market would solve two major problems. It would give weakened countries renewed access to markets on non-prohibitive terms. Also, it would relieve European banks of the more than problematic need for massive, immediate recapitalisation, required by the depreciation of their sovereign debt holdings. Finally, whatever the monetarists may claim, the liquidity created through these interventions would not be inflationary. It would merely lessen the strength of the powerful deflationary forces generated by widespread deleveraging, while also exerting downward pressure on the euro. But wouldn’t a weak euro be preferable to no euro at all?
The situation is serious and calls for immediate action. The vicissitudes of the European construction imply that neither politicians nor any institution but the ECB is in a position to act decisively. Hence, the formidable task of filling this role is yours.
I sincerely hope that the zealous civil servant we all know will reveal himself a true statesman.
Yours faithfully,
Edouard Carmignac
CARMIGNAC GESTION

Voici l’image de la lettre en anglais.

Lettre de Edouard CARMIGNAC à Jean-Claude TRICHET, président de la BCE
Lettre de Edouard CARMIGNAC à Jean-Claude TRICHET, président de la BCE

 

La crise de la dette européenne expliquée en Lego

Vous souhaitez expliquer la crise de la dette européenne à vos enfants ou vous voulez simplement la comprendre vous même ? Michael Cembalest, responsable des investissements (Chief Investment Officer) de la banque américaine JP Morgan a fait publier dans une note de recherche un schéma synthétique expliquant les interactions entre les différents acteurs de la crise des dettes souveraines européennes avec des personnages Lego.

Ce schéma censé représenter la vision qu’aurait un enfant de 9 ans de la crise européenne est certes quelque peu caricaturale mais a l’avantage de pouvoir être compris rapidement par tout le monde.

La crise des dettes souveraines européenes en Lego
La crise de la dette en Lego

La légende et les explications sur chaque personnage Lego :

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